1. WMA, quid ?

WMA signifie Windows Media Audio. Il s’agit d’un format de compression de données audio créé par Microsoft et utilisant des algorithmes de codage et de décodage dont le concept est similaire à celui utilisé par le format MP3, mais avec une compression améliorée, surtout dans les dernières versions (9.2 et 10), très efficaces.

2. Quels sont les avantages et inconvénients principaux du WMA ?

N.B. : Je parle ici de la version Standard du format, appelée également WMA « classique »

Le WMA a des avantages, parmi lesquels on peut citer le taux de compression élevé pour une qualité audio raisonnable et la vitesse de compression très rapide.

En termes de qualité cependant, quasiment tous les concurrents du WMA, hormis le MP3, font mieux que lui. Ainsi, l’OGG VORBIS de la Xiph Foundation reproduit plus fidèlement l’audio que le format de Microsoft, même à des débits inférieurs à 96 kb/s ! De même, l’AAC (appelé parfois MP4) code mieux que le WMA à 96 kb/s et au-delà. D’aucuns disent même que le WMA à 128 kb/s et à 160 kb/s (en mode CBR, on y reviendra) aurait un son plus « étouffé » que le MP3 à ces bitrates.

En revanche, les formats précités ont également des défauts non négligeables, du moins à l’heure actuelle. Ainsi, tous sont moins rapides que le WMA dans l’encodage. De plus, OGG Vorbis demeure moins compatible que le WMA (hormis l’univers Android, très peu de baladeurs, de radios et de platines DVD lisent ce format).

3. Quel logiciel pour la lecture (sur PC et sur smartphones) ?

Le Lecteur Windows Media (à partir de la version 9, de préférence en versions 11 et suivantes) lit correctement toutes les variantes du WMA (voir infra). Pareil pour presque tous les logiciels freeware ou payants dont la vocation est de lire des contenus multimédias. Néanmoins, les variantes Lossless et Voice posent parfois problème avec les logiciels libres lors du décodage.

Dans le monde des smartphones, spécialement sur des plates-formes ne supportant pas nativement le format de Microsoft (Android et iOS), il convient de fouiller pour trouver des logiciels compatibles. Et quand bien même cela serait le cas, seule la variante classique ou standard a des chances d’être correctement décodée.

4. Quel logiciel pour l’encodage ?

La plupart des logiciels gratuits de conversion peuvent encoder en WMA classique (ou standard), mais rarement en mode VBR, le freeware Xrecode II faisant partie des rares exceptions. Cependant, le lecteur culte Winamp en version gratuite, dans ses options de conversion, permet d’encoder en WMA de tous types, tous modes confondus. C’est également le cas du Codeur Windows Media (datant de 2003, totalement gratuit et adapté aux machines 32 bits) et d’Expression Encoder (dont la dernière version date de 2011, plus complet que le Codeur Windows Media, mais payant pour l’encodage en AAC ou en MP4), deux logiciels de Microsoft qui ont justement été développés pour encoder en WMA (et en WMV).

5. Combien de types de WMA ?

WMA est un format comprenant quatre variantes demandant chacune un algorithme spécifique de codage et de décodage (appelé codec) pour la compression ou la lecture :

v  WMA « classique » ou « standard » : compresse à 8, 11, 16, 22, 32, 44 ou 48 kHz dans des bitrates allant de 5 à environ 384 kb/s (théoriquement) et ce, en mono ou en stéréo à 16 bits par échantillon, en modes CBR ou VBR

v  WMA Professional ou WMA Pro : compresse à 16 ou à 24 bits par échantillon à 22, 44, 48, 88 ou 96 kHz, en stéréo, en 5.1 (six canaux) ou en 7.1 (huit canaux), en CBR comme en VBR. La qualité audio du WMA Pro pour un bitrate donné est supérieure à celle du WMA classique, tous débits confondus. Le WMA Pro peut atteindre des bitrates supérieurs à 700 kb/s ou descendre à 16 kb/s, la marge moyenne étant de 48 à 768 kb/s

v  WMA Lossless ou sans perte : il encode le son mathématiquement sans perte de qualité compte tenu d’une fréquence d’échantillonnage donnée. La compression se fait à 44, 48, 88 ou 96 kHz, à 16 ou 24 bits par échantillon, en stéréo ou en 5.1. Le bitrate va généralement de 470 kb/s à 1100 kb/s en stéréo et le mode utilisé est le VBR

v  WMA Voice : conçu pour encoder efficacement les fréquences vocales, il compresse en mono et en mode CBR à 8, 11, 16 ou 22 kHz, avec 16 bits d’échantillon et un bitrate n’excédant point 20 kb/s. WMA

Je recommande le WMA standard à l’audiophile ordinaire. Le WMA Pro convient au codage en haute qualité ou au codage des pistes sons multicanales d’un film en DVD. Alors que le WMA Lossless produit un son irréprochable par rapport à la source de codage, WMA Voice dégrade fortement le son, seules les voix étant codées de manière acceptable. Ainsi, l’un convient à l’archivage de très haute qualité, l’autre à l’envoi par mail (ou par d’autres protocoles du réseau) des courts extraits vocaux du genre reportage (surtout pas de la voix chantée).

6. WMA peut-il être lu avec du dispositif courant ?

La variante classique ou standard du WMA est lue nativement par quasiment tous les baladeurs, sauf les iPod, plusieurs radios et chaînes hi-fi, la plupart des lecteurs DVD et Blu-Ray en 2015, plusieurs modèles et marques de smartphones (spécialement les Windows Phone, les BlackBerry et les téléphones haut de gamme sous Android) et, évidemment, par tous les produits Microsoft (Windows Phone, Xbox One, etc.).

La variante Professional, moins compatible, mais mieux élaborée, est nativement décodée par les lecteurs Blu-Ray, le baladeur Zune de Microsoft et sa Xbox One, ainsi que les téléphones carburant sous Windows Phone.

La variante Lossless, encore moins compatible que la précédente, est nativement reconnue par quelques baladeurs (sauf en mode multicanal), la Xbox One et certains Windows Phone.

Enfin, la variante Voice, la moins compatible des toutes, n’est lu que sur PC et sur Xbox One (depuis la mise à jour de septembre 2014).

7. Quid du CBR, VBR, une passe, deux passes ?

Le CBR (Constant Bitrate) est un mode de codage dans lequel un nombre presque constant de bits est alloué à chaque seconde de son encodé ou compressé. À partir de 96 kb/s, la musique est encodée avec respect des basses, en gardant la lourdeur de l’original. En dessous de ce bitrate, il engendre de la distorsion (son métallique principalement) dans les sons aigus.

Le VBR (Variable Bitrate), quant à lui, adapte automatiquement le débit au sein du fichier codé et ce, en fonction de la complexité du son, le bitrate maximal étant fixé par l’utilisateur (méthode ABR ou à débit maximal) ou par le mode choisi, dit VBR pur (VBR 100, 98, 90, 75, 50, 25 et 10). À titre d’exemple, le bitrate varie généralement en moyenne entre 40 et 112 kb/s à l’intérieur d’un fichier codé en VBR 50 à l’aide du WMA « classique ». Le mode VBR du WMA standard (sauf en VBR 100 et en VBR 98) atténue quelque peu les basses dans une chanson, mais réduit notablement les déformations dans les aigus. Généralement, à bitrate égal en mode CBR, quelle que soit la variante du WMA qui s’en sert, VBR procure une bien meilleure qualité audio, homogène dans tout le fichier encodé. À mon sens, c’est le mode idéal de codage. Notez que WMA Lossless code en VBR 100, 100 étant le niveau théorique de qualité en %.

Coder en une passe signifie que l’encodeur convertit en temps réel le son de la source au format WMA. C’est la compression par défaut. Coder en deux passes sous-entend une première passe à travers laquelle le son à coder est finement analysé. Ce n’est qu’à la deuxième passe que l’encodage se déroulera en fonction des résultats de l’analyse effectuée à la première passe. Ici, l’utilisateur demande à l’encodeur de conserver un bitrate X moyen ou un bitrate X moyen et un bitrate Y maximal. En valeur moyenne, à bitrate donné, la qualité sonore s’avère sensiblement supérieure à ce que fournit le codage en une passe en CBR. Le codage en deux passes est mieux adapté au mode VBR, mais peut s’appliquer en CBR.

Notez que certaines variantes ou certains scénarii ne marchent pas avec le codage en deux passes. Ainsi, celui-ci ne s’applique pas au codage d’une capture audio en temps réel ou d’un codage en mode VBR pur. De même, WMA Lossless et WMA Voice ne codent qu’en une passe.

8. À partir de quel bitrate le son encodé en WMA se métallise-t-il ?

En ce qui concerne le WMA standard, en mode CBR, les distorsions des sons aigus se font ressentir très souvent lorsque le bitrate est inférieur à 96 kb/s. En mode VBR, la métallisation se fait ressentir à partir de VBR 25 (bitrate moyen dans la fourchette 40 à 85 kb/s). Pour ce qui est du WMA Professional, en mode CBR, la métallisation devient audible à 48 kbps et en-dessous. En mode VBR, les distorsions se font entendre à un seul palier : VBR 10.

Je signale néanmoins que si la source présente déjà des distorsions dans les aiguës ou est de qualité assez médiocre (peu d’aigues notamment), la sensation de métallisation se fera ressentir même à bitrates plus élevés. Spécialement pour les sources mono ou riches en souffle, le son se métallise très souvent si le bitrate du WMA converti est, en moyenne, inférieur à 160 kb/s.

C’est ainsi qu’il ne faut jamais croire qu’un fichier encodé à 128 kb/s est de bonne qualité. En effet, sa qualité sera d’autant pire que la source est de mauvaise qualité.

 

 

WMA Imperator.